Pour réaliser des inspections et des études structurelles en hauteur ou à des endroits dif cilement accessibles, Vinçotte a mis sur pied une colla- boration internationale avec RAC Group, une entreprise canadienne spécialisée dans la technologie Rope Access. Des techniciens spécia- lement formés réalisent des travaux suspendus à des cordes, avec des techniques trouvant leurs origines dans la spéléologie. Comme aucun échafaudage n’est nécessaire, la méthode est synonyme de gain de temps important et de réduction des coûts.
Afin de ne pas devoir placer d’échafaudages lors d’inspections et d’études structurelles réalisées sur des conduites et autres constructions en hauteur, Vinçotte a mis sur pied une collaboration avec RAC Group, une société spécialisée dans la technologie Rope Access. Il s’agit de prime abord d’une approche très osée, mais les apparences sont trompeuses. La technologie existe depuis plus de 20 ans, est strictement réglementée et contrôlée par l’organisation internationale IRATA.
Depuis 2010, Vinçotte dispose d’un bureau propre au Canada. Le pays est le deuxième plus grand producteur de pétrole du monde et dispose dès lors d’une industrie pétrochimique d’envergure. Dans les terrains Oil Sands, on raffine le pétrole issu de champs de pétrole affichant une haute concentration en sable, ce qui fournit une sorte de bitume qui est purifié via des processus pétrochimiques pour le transformer en pétrole pur. Un des plus grands acteurs de ce secteur est Suncor, une entreprise pour laquelle Vinçotte réalise des tests non destructifs visant à repérer des traces de corrosion éventuelles.
Teunis Kruger, general manager de Vinçotte Canada, explique : « Pour ce projet, nous nous sommes d’emblée tournés vers le RAC Group. Les inspections doivent avoir lieu sur des conduites en hauteur, et le placement d’échafaudages non seulement cher et dangereux, mais constitue aussi souvent une source de retards. Avec la technologie Rope Access, nos techniciens peuvent directement se mettre au travail. On recherche des points d’ancrage solides au niveau de la structure. De là, il est possible d’atteindre n’importe quel endroit en hauteur via des cordes. »
« La technologie est née en Europe dans les années 80 », explique Morgan Portet, CEO du RAC Group. RAC est l’abréviation de Rope Access Calgary. « Au départ, il s’agissait de spéléologues qui proposaient leurs services hors saison pour retirer des roches détachées le long de routes. Plus tard, ils ont été actifs dans l’industrie offshore. Les techniques employées en spéléologie ont été traduites dans des normes industrielles et on a créé une association – IRATA – qui gère les normes et certifie et accrédite toutes les entreprises du secteur en collaboration avec son pendant américain SPRAT. »
Teunis Kruger, qui a grandi dans les Rocky
Mountains et était un fervent adepte
de l’escalade, a vu un certain potentiel
dans la technologie et a déjà acquis une
vaste expérience au cours de sa carrière.
Maintenant, il souhaite développer la
technologie Rope Access chez Vinçotte et
pousser davantage cette activité au niveau
international. Teunis Kruger explique : «
L’avantage est que nous pouvons proposer
une solution complète aux clients. Nos
techniciens ont reçu une formation level
1 en Rope Access. Il s’agit de personnes
pratiquant l’escalade pour aller réaliser
des tests en hauteur. Pour ce faire, ils sont
accompagnés d’un superviseur RAC - avec
un expert qui est titulaire d’un certificat
level 3 et prend en charge tous les aspects
de Rope Access, comme l’ancrage. C’est
également prescrit dans les normes IRATA.
Il peut ainsi être garanti que tout se passera
en toute sécurité. »
Les grands avantages de la technologie Rope Access sont le gain de temps et la diminution des coûts, selon les résultats de l’application chez Suncor. « Cette entreprise dépense chaque année des centaines de millions en frais pour des échafaudages », explique Teunis Kruger. « Dans le projet qui a été réalisé avec la technologie Rope Access, on a pu économiser jusqu’à 40 %. »
Cela semble suffisamment décisif. Pourquoi la technologie n’est-elle alors pas plus souvent utilisée ? Morgan Portet explique : « La technologie Rope Access est plus souvent utilisée que vous pouvez le penser. Au niveau mondial, on dénombre quelques dizaines de milliers de personnes actives dans le secteur. L’industrie a bien entendu le réflexe de rester attachée aux techniques connues qu’elle utilise depuis toujours. Mais une fois le pas franchi, nous voyons que des entreprises l’utilisent de plus en plus. C’est surtout le gain de temps qui représente un argument décisif, parce que la construction d’échafau- dages occasionne souvent des retards. La sécurité constitue bien entendu aussi un point important et Rope Access peut, à cet égard, se targuer d’un très bon «track record». Dans la majorité des pays, la législation se fonde sur les normes IRATA. Les entreprises proposant la technologie Rope Access doivent être certifiées par cette organisation et les collaborateurs doivent avoir suivi une formation. Nous devons également rédiger un rapport annuel de nos statistiques en matière de sécurité et le transmettre à cette organisation.