22 août

Au-delà de la case à cocher : pourquoi la certification en cybersécurité ne suffit pas à elle seule

Voici la dure réalité : conformité ≠ sécurité

Dans le monde de l'entreprise, la conformité est souvent célébrée comme une étape importante. Un nouveau certificat est fièrement affiché dans le hall d'entrée, une annonce est faite dans le bulletin d'information de l'entreprise et l'équipe de direction félicite le service de cybersécurité. Mais voici la dure réalité : conformité ≠ sécurité.

Il est tout à fait possible, et malheureusement pas rare, d'être 100 % conforme, certifié, et pourtant vulnérable aux cyberattaques. Vous pouvez passer un audit avec brio et pourtant vous retrouver perturbé, piraté ou victime d'extorsion à maintes reprises. L'hypothèse selon laquelle la certification équivaut à la sécurité est non seulement fausse, mais elle peut aussi être dangereusement trompeuse.

Le piège du confort de la conformité #

Les cadres et certifications de conformité, qu'il s'agisse de la norme ISO 27001, de la norme IEC 62443 ou des programmes alignés sur le NIST, sont précieux. Ils fournissent une structure, des repères et des progrès mesurables. Mais ils ne sont pas des boucliers magiques.

La certification évalue souvent si vos processus et contrôles répondent à une norme à un moment donné. Les acteurs malveillants, cependant, ne sont pas liés par des calendriers d'audit. Ils exploitent les vulnérabilités zero-day, les faiblesses de la chaîne d'approvisionnement et les erreurs humaines qu'aucune liste de contrôle de conformité ne peut pleinement anticiper.

Le problème survient lorsque les dirigeants considèrent la conformité comme une case à cocher – quelque chose à cocher sur la liste pour satisfaire les régulateurs, les clients ou les actionnaires – et non comme faisant partie d'une stratégie de cybersécurité continue et adaptative.

Le rôle du leadership : bien plus que des signatures #

La cybersécurité est avant tout une question de gestion des risques. Les équipes de direction, les conseils d'administration et les cadres supérieurs sont responsables de la prise de ces décisions en matière de risques, qu'ils en soient conscients ou non. Signer un rapport de certification sans vraiment comprendre les risques constitue un manquement à la gouvernance.

Pour prendre des décisions éclairées, les dirigeants doivent disposer des connaissances adéquates. Cela implique de former tant la direction que les employés, non seulement sur le contenu du cadre de conformité, mais aussi sur l'évolution des cybermenaces, leur impact potentiel sur l'activité et les véritables vulnérabilités.

Un dirigeant qui comprend la différence entre « conforme » et « sécurisé » posera les bonnes questions :

  • Nos contrôles sont-ils efficaces contre les menaces actuelles, et pas seulement celles de l'année dernière ?
  • Investissons-nous suffisamment dans la détection, la réponse et la récupération ?
  • Testons-nous notre résilience dans des scénarios d'attaque réalistes ?

De la conformité à la culture #

Le véritable bond en avant se produit lorsqu'une organisation va au-delà du simple respect des exigences et établi une véritable culture de la cybersécurité.

La véritable cyber-résilience commence par l'adoption de la cybersécurité et de la confidentialité comme valeurs fondamentales de l'entreprise : il ne s'agit pas de projets secondaires ni de centres de coûts, mais d'éléments essentiels à la marque, à la confiance des clients et à la continuité des activités.

Une culture solide en matière de cybersécurité signifie :

  • Les employés se sentent responsables de la protection des données, et pas seulement le service informatique.
  • Les considérations relatives à la cybersécurité sont intégrées dans la prise de décision à tous les niveaux.
  • Les budgets et les priorités reflètent l'importance stratégique de la protection des actifs critiques.

Trust in digital : une promesse visible #

Un moyen efficace de rendre cette culture tangible consiste à positionner la cybersécurité comme un effort commun de l'entreprise et une promesse partagée, et non comme une simple tâche dont se charge le service informatique.

Lorsqu'une entreprise s'engage à faire confiance au numérique (Trust in Digital), elle envoie un message clair :

« Nous prenons très au sérieux la protection des relations numériques que nous entretenons avec nos clients, nos partenaires et nos parties prenantes, et nous nous en tenons responsables. »

Cette confiance repose sur trois piliers visibles :

  • La culture : chaque employé comprend et soutient la mission de cyber-résilience.
  • La transparence : partager la manière dont vous protégez vos opérations et vos données, sans révéler de détails exploitables, et faire preuve d'honnêteté concernant les incidents et les mesures correctives.
  • Les références : certifications et audits qui prouvent que vous respectez les normes reconnues, sans les considérer comme définitives.

Sans ces trois éléments – culture, transparence et références – vous ne pouvez pas vraiment prétendre que les parties prenantes peuvent vous faire confiance sur le plan numérique.

En fait, "Trust in Digital" est le retour sur investissement de la cybersécurité. C'est le retour en termes de réputation et d'exploitation que vous obtenez lorsque la cybersécurité devient une priorité pour l'entreprise. Elle renforce la fidélité des clients, accélère les partenariats et vous différencie sur les marchés concurrentiels.

La cybersécurité comme catalyseur commercial #

Lorsque la cybersécurité est considérée sous un angle purement défensif, elle peut être perçue comme un fardeau. Mais les entreprises avant-gardistes reconnaissent que la cybersécurité peut être un catalyseur commercial.

Cela implique d'être transparent, c'est-à-dire d'informer les clients, les partenaires et les régulateurs des mesures prises pour assurer la continuité des opérations et la sécurité des données (sans divulguer d'informations sensibles). Cela implique également d'être honnête lorsque quelque chose tourne mal et d'expliquer comment vous comptez éviter que cela ne se reproduise.

Paradoxalement, admettre une violation et démontrer une reprise solide peut renforcer la crédibilité. Dans le contexte actuel, où les incidents cybernétiques sont presque inévitables, les parties prenantes accordent plus d'importance à la résilience et à la responsabilité qu'aux promesses irréalistes d'une sécurité parfaite.

Le facteur coût – et un test culturel décisif #

Nous devons reconnaître une réalité pratique : la conformité et la certification coûtent du temps et de l'argent. Les audits, la documentation, les mises à jour des processus – tout cela nécessite des ressources.

C'est pourquoi il est si révélateur quand la direction autorise l'équipe chargée de la cybersécurité à aller au-delà de ce qui est strictement requis par la loi ou par le champ d'application de la certification. Cette décision montre que la cybersécurité ne consiste pas seulement à respecter le seuil minimum, mais aussi à protéger la réputation, les activités et les clients de l'organisation.

Si la direction approuve systématiquement des mesures de sécurité qui vont au-delà de la conformité de base, qu'il s'agisse de tests de pénétration supplémentaires, d'outils de surveillance avancés ou de campagnes de sensibilisation plus larges auprès des employés, cela indique clairement qu'une véritable culture de la cybersécurité est en place.

Tout en bref #

La certification n'est pas une fin en soi, mais un étape intermédiaire. Elle peut rassurer les clients et les partenaires, aider à harmoniser les processus internes et prouver que certaines normes sont respectées. Mais si elle est le seul objectif, l'organisation reste exposée à des risques.

Une approche holistique de la cybersécurité signifie :

  1. Utiliser la certification comme point de départ, et non comme ligne d'arrivée.
  2. Sensibiliser les dirigeants afin que les décisions en matière de risques soient éclairées et mûrement réfléchies.
  3. Favoriser une culture de la cybersécurité dans laquelle chaque employé comprend son rôle.
  4. Intégrer la confiance dans le numérique comme valeur d'entreprise et promesse envers les parties prenantes.
  5. Considérer la cybersécurité comme un catalyseur commercial, en instaurant la confiance grâce à la transparence et à la responsabilité.
  6. Aller au-delà de la conformité lorsque le paysage des risques l'exige.

Dans un monde où les menaces évoluent quotidiennement, les organisations qui prospèrent seront celles qui considèrent la certification comme une étape d'un parcours continu, et non comme une destination finale. Et dans ce parcours, Trust in Digital, la confiance dans le numérique est à la fois la boussole et la récompense.

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